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Tenon Coulibaly Brahima, fondateur et gérant de Tenon Corporate: Un exploit dans la communication visuelle

En 2014, Coulibaly Tenon Brahima met en place Tenon Corporate, une entreprise spécialisée dans la communication visuelle et le marketing digital. Depuis lors, cette jeune entreprise ne cesse de remporter des prix et de contribuer au développement des entreprises dans leur approche communicationnelle.

Fils d’un agent de l’ex-Sodesucre à Ferkéssedougou, dans l’extrême nord de la Côte d’Ivoire, Coulibaly Tenon a vu, lorsqu’il était encore tout-petit, son père et ses collègues se plier en quatre sous l’ordre de cadres et d’ingénieurs venus tout droit d’Abidjan. Il s’est toujours demandé quel diplôme avaient eu ces personnes pour que leurs parents soient aux ordres de cette façon. Aussi, a t’il bossé dur pour l’obtention d’un diplôme d’ingénieur. Mais il a voulu aller au-delà en devenant entrepreneur, c’est-à-dire avoir sa propre entreprise et employer des personnes. Cependant, il fallait passer par le salariat.

Etre employé pour devenir employeur

Après des études intéressantes (BTS en communication visuelle, option webmaster à l’ESMA), Tenon Coulibaly, intègre une agence web conseil en tant que stagiaire et en sort deux ans après avec le grade de responsable technique adjoint. Parallèlement, il obtient un diplôme d’ingénieur en génie logiciel au groupe Cefiat. Il est débauché de la première entreprise par une holding en tant que développeur web. Par la suite, il atterri chez une régie publicitaire où il est consultant web. En 2014, il répond à l’appel de l’entrepreneuriat, inspiré en cela par ces deux frères ainés eux-mêmes entrepreneurs combatifs à succès. Le déclic viendra surtout lorsqu’il était chez son deuxième employeur, à l’occasion des premières assises de la jeunesse en 2013. Au cours d’une formation sur le thème « construire son business » sponsorisé par l’Onudi et Microsoft, il est impressionné par le formateur qui le fait passer devant l’audience à un test d’évaluation de ses capacités de vendeur (étant entendu que l’entrepreneur doit savoir vendre) et conclu qu’il a de la volonté mais ne dispose pas suffisamment de capacités techniques (marketing, management, comptabilité, etc). Par la suite, ils garderont de très bons rapports et ce dernier deviendra son mentor.

Lorsqu’il annonce ses intentions à sa famille, sa mère se montre un peu sceptique, mais son père l’encourage et l’aide dans sa première tentative. Avec lui, il va parcourir tous les établissements scolaires de la ville de Ferkéssédougou, et une bonne partie de ceux de Korhogo où il se replie pendant un temps, pour proposer des services de création de site internet, de conception et impression de cartes de visite, flyers, etc. Malheureusement, cette première tentative va s’achever avec zéro résultat. Il ne se décourage pas pour autant.

Quand le mentor ouvre la porte du succès

De retour à Abidjan, il se confie à son mentor et demande son appui, en particulier, par la mise à disposition de son réseau d’entreprises partenaires et de contacts afin de proposer ses services. Ce dernier ne trouve pas d’inconvénients à cela et donne son accord. Ils se tournent également vers les spécialistes de l’impression avec qui, il va se présenter comme apporteur d’affaires avec la possibilité d’avoir des marges sur les impressions réalisées à partir de ses propres conceptions. Ainsi, Il est commercial la journée et le soir, il devient concepteur. Il procédera quotidiennement de cette façon pour obtenir quelques petits marchés par ci et par là (cartes de visites, flyers, etc). Sa stratégie consistait à proposer à d’éventuels clients la conception de cartes de visites avec des marges très faibles dans le but de négocier plus tard d’autres marchés un peu plus importants notamment la conception et la gestion de sites internet. Mais, jusque-là, ce n’était pas encore la grosse affaire et ses marges étaient encore très faibles. D’ailleurs, il avait du mal à joindre les deux bouts. Un jour, son mentor lui propose un « deal » portant sur la réalisation des supports publicitaires (flyers, dépliants, 12m², etc) ainsi que la conception du site internet d’une foire qui devait se tenir à Abidjan pour la première fois à l’initiative de l’une de ses amies. Tenon accepte sans hésiter et lui fait une estimation du coût du travail que son mentor trouvera dérisoire. « Tu es sérieux là ? », lui rétorque-t-il. Il  lui proposera plus tard de lui apprendre à faire des cotations à la juste valeur de ses prestations. C’est ainsi qu’il aura son premier vrai marché. C’était vers la fin de l’année 2014.

Malheureusement, trois mois après cet exploit, il se trouve fauché financièrement pour cause de mauvaise gestion propre aux entrepreneurs débutants (dépenses inutiles, mauvaise appréciation des besoins matériels de l’entreprise, etc.). L’euphorie du gros sou aura dominé le rationnel au point de se retrouver à la case départ. Mais, pas question pour lui d’abandonner. Il veut se relancer, réconforté par les encouragements de son mentor et les appréciations de ses cadets et de ses parents. La galère durera le long de l’année 2015 et c’est vers la fin, qu’il commencera à s’en sortir avec de nouvelles opportunités avec la même stratégie d’appât reposant sur les cartes de visites. Il sera même débordé dans le travail au point de mettre en place une équipe de travailleurs freelance.  Aujourd’hui l’entreprise se porte plutôt bien. Elle emploie 5 personnes à plein temps sans compter les emplois indirects avec une base de données de clients fidèles estimée à plus d’une trentaine d’entités (banques commerciales, structures de BTP, d’immobiliers, évènementiels, etc), sans compter ceux qui ne sont pas réguliers.

Des récompenses à la clé

Tenon Corporate est aujourd’hui une entreprise stable qui se fait une place dans l’univers entrepreneurial ivoirien en renforçant sa crédibilité. L’un des moyens d’y arriver c’est sa participation fructueuse à divers compétition avec à la clé des prix. On peut citer entre autre le premier prix de l’hackaton BNP Paribas portant sur l’amélioration du parcours client et le service client en Côte d’Ivoire en 2018. Ce concours leur donnera l’opportunité de développer une application qui sera fort apprécié et qui leur permettra de participer à la finale au Maroc. Avant cela, Tenon Coulibaly sera alumni du prix Tony Elumelu pour l’année 2017 et le YALI Cesag de Dakar en 2018. Il remportera aussi le prix du jeune entrepreneur de la foire internationale d’Abidjan pour l’édition 2017. En 2015, il est lauréat de la fondation jeunesse numérique pour le concours TIC sponsorisé par l’Onudi, Microsoft et le ministère ivoirien de l’économie numérique. Aujourd’hui, Tenon Corporate s’agrandit et s’apprête à lancer un nouveau produit dans le secteur de la protection de l’environnement. Il s’agit de la mise à disposition de poubelles connectées géo-localisables (digital smart trash). Il veut mettre ainsi la technologie au service de l’environnement.

Marius Nouza

L’entrepreneuriat n’est pas un chemin doré

Quand il commençait à entreprendre, Tenon Coulibaly Brahima ne s’attendait pas à ce que les choses soient si difficiles. Il aimait à s’imaginer dans un monde tranquille, reposant, un monde dans lequel il ne faisait que diriger les choses et où les opportunités allaient de soi. Mais il a vite déchanté et a dû se montrer intelligent pour pouvoir avancer. « L’entrepreneuriat n’est pas un chemin doré » affirme-t-il aujourd’hui. A plusieurs reprises face à la rareté des opportunités, à l’abandon de certains de ses amis et la galère, il a failli renoncer. Il a même retouché son CV pour postuler à des offres d’emplois. Mais il n’est pas allé jusqu’au bout. Trois choses lui ont permis de tenir. Il s’agit d’abord des encouragements de son mentor. Ce dernier aimait à lui dire que l’entrepreneuriat est fait de sacrifices. « Quand on décide d’entreprendre, il faut se mettre en tête qu’on aura forcément à faire des sacrifices » lui disait-t-il. Les membres de sa famille l’encourageaient également. Au-delà, des personnes s’inspiraient de son parcours à cause des prix qu’il remportait et le félicitaient régulièrement. A cause de ceux-là, il s’est dit qu’il n’avait pas le droit d’abandonner, de renoncer à son projet. Afin, il s’est appuyé sur sa force mentale, sa rage de surmonter toutes les difficultés. En plus, l’entrepreneuriat lui a permis de faire preuve d’humilité et de courage. Il est arrivé des fois où il lui fallait emprunter de petites sommes avec des amis juste pour payer son transport.

MN

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