La forêt ivoirienne est en péril si l’on s’en tient à l’Etat des lieux fait par differents rapports d’experts. En un siècle, elle est passé de 16 millions d’hectares à 2,5 millions. La réponse de l’Etat face à cette situation calamiteuse est la stratégie Spref élaborée avec plusieurs partenaires techniques. Mais pour sa mise en œuvre il faudra mobiliser 616 milliards de FCFA.
Selon The International journal of social sciences and humanities invention, de 16 millions au début du siècle passé (année 1900), la forêt ivoirienne dense humide est passé à 9 millions en 1965 puis à 3 millions en 1991. Aujourd’hui, elle est estimé à 2,5 millions. Tout ceci à cause de l’agriculture extensive, la surexploitation de la forêt en bois d’œuvre et d’énergie et les feux de brousse. Avec la Stratégie de préservation, de réhabilitation et d’extension de la forêt (SPREF}, l’objectif de l’Etat à moyen terme c’est à dire d’ici 2030, c’est de passer de 2,5 millions d’hectares à 6 millions. Il faut donc mobiliser rapidement les fonds pour cette cause. C’est l’une des raisons de la présence d’une délégation ivoirienne à la 19eme session du forum des nations unies sur les forêts. Conduite par Laurent Tchagba, ministre des eaux et forêts, elle est allée faire du lobbying auprès d’institutions internationales pour obtenir leurs appuis et surtout leurs accompagnements dans la mise en oeuvre du Spref.
Les journées du jeudi 9 et du vendredi 10 mai, ont permis au ministre d’échanger avec les responsables de trois agences onusiennes, notamment le Forum des nations unies pour les forêts (FNUF), le programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et le programme des nations unies pour l’environnement (PNUE). Il a rencontré respectivement la directrice du secrétariat du FNUF, la directrice régionale adjointe pour l’Afrique du PNUD et le directeur des affaires intergouvernementales du PNUE. Selon une information officielle issue du cabinet du ministre, ces trois agences ont rassuré le ministre de leur accompagnement effectif dans le plaidoyer pour la mobilisation du financement de la politique forestière, la promotion de la politique forestière et dans la conduite de certains projets dont le projet de muraille verte, le projet femmes et forêts et l’agroforesterie.
En d’autres termes, le ministre a obtenu des promesses là où il fallait des propositions concrètes d’actions pour la mobilisation des fonds auprès de partenaires privés. Il faut noter que sur les 616 milliards à mobiliser, l’état ivoirien doit contribuer à hauteur de 35% du montant. Le reste est attendu des partenaires techniques et financiers, et principalement du secteur privé. L’état ivoirien doit convaincre des investisseurs privés de s’intéresser à la réhabilitation de la forêt ivoirienne. C’est une équation possible à résoudre mais qui ne sera pas du tout facile.
Marius Trésor