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Interview / Nguessan Kouassi Narcisse, secrétaire général du Sgntivoci : ‘‘La vente de véhicules d’occasion est un secteur d’activités sinistré depuis la mise en œuvre du décret de limitation d’âge ’’.

Nguessan kouassi Narcisse est le secrétaire Général du Sngtivo-Ci ( syndicat de la nouvelle génération des transitaires et importateurs de véhicules d’occasion de Côte d’Ivoire). Son organisation affirme que le décret de limitation de l’âge des véhicules à l’importation a été dévastateur pour le secteur de la vente des véhicules d’occasion. Une situation qu’elle dénonce à travers ses réseaux sociaux. Nous l’avons approché pour qu’il nous en dise plus.

Depuis quelques temps, vous vous illustrez sur vos réseaux sociaux, en particulier sur votre page Facebook par des récriminations contre le décret d’interdiction de l’importation des véhicules de plus de 5 ans d’âge. Expliquez-nous pourquoi ?

En effet, depuis un moment, nous évoquons intensément la problématique du décret de limitation d’âge de véhicules importés sur les réseaux sociaux car nous réalisons une injustice commise à notre égard ( acteurs du secteur) dans l’application de cette mesure. Aussi faut-il souligner le manque de transparence dans l’application.

Que reprochez vous à ce décret ?

Ce que nous reprochons à ce décret c’est qu’il a engendré le chômage endémique. Dans son application, il  favorise les concessionnaires. En plus, aucune mesure d’accompagnement n’a été accordée à notre secteur d’activités. Et enfin, nous constatons une fraude massive ( plaques d’immatriculations banalisées, les contournements de cette mesure par des méthodes rusées) sur le terrain.

Comment votre corporation a vécu la mise en application de cette mesure ?

Notre corporation a vécu la mise en application de ce décret dans la douleur.. Une pillule difficile à avaler. Nous avons protesté en 2018 contre cette mesure et nous avons été reçus par le ministère des transports. Là-bas on nous a fait croire que cette mesure serait générateur d’emplois…Malheureusement le constat est tout autre.

Quel a été son impact sur vos activités ?

Son impact sur notre activité est totalement négatif et peut se voir à travers la supression massive d’emplois ( plus de 20 mille emplois en côte d’ivoire et en Europe concernant nos fournisseurs ), la baisse drastique du flux d’importation, l’ immigration de nos membres

L’immigration, vous avez dit ? Comment est-ce possible ?

Déjà 04 mois après l’application de la mesure et compte tenu  des restrictions trop sévères, les transitaires et importateurs ont commencé à quitter la Côte d’Ivoire pour se projeter ailleurs… Deux  ans après , nous avons constaté une forte Exode. Même au sein de notre bureau exécutif : déjà 03 personnes nous ont quitté pour le Canada ou l’Europe : Kone katchenforwa, Traoré Tahirou et Assalé Charles.

Pourtant, l’État a décidé de ce décret pour faire face aux enjeux du changement climatique. N’etait-ce pas une bonne chose ?

 Les enjeux de changement climatique ayant permis l’application du déchet sont trop faibles :  la Côte d’Ivoire n’est pas un pays pollueur en termes d’émission de gaz à effet de serre comme le Japon, la Chine où l’Allemagne qui sont des pays industrialisés. Ensuite, les véhicules pollueurs sont ceux qui consomment le gasoil . En côte d’ivoire, le prix du litre du gasoil est moins cher que celui du super.. il naît alors une contradiction. Donc la décision est mauvaise voire illogique.

Dans vos plaintes sur les réseaux sociaux, vous semblez pointer du doigt des anomalies et incohérences dans la mise en œuvre du décret. Parlez-nous en.

Oui effectivement. Nous dénonçons une fraude massive des plaques banalisées, une fraude sur les données techniques de véhicules pour contourner le décret de limitation sur des sites cachés et répandus. Par ailleurs, ce décret a entraîné une vietnamisation du secteur du transport ( prolifération de motos ou tricycles). Il était prévu par le ministère de tutelle de faire un bilan sur l’application du décret  01 an après, mais rien en perspective jusqu’à ce que jour, 6 ans après.

Depuis la mise en œuvre de ce décret, on remarque un penchant prononcé du marché automobile  pour les véhicules neufs. N’est-ce pas là un impact positif du décret en Côte d’Ivoire ?

Le penchant prononcé du marché de l’automobile pour les neufs est relatif. Ceux qui achètent les véhicules neufs n’ont pas le choix. cette situation entraîne malheureusement la flambée du prix de vente…Aujourd’hui, il faut débourser environ 8 millions pour le véhicule neuf le moins cher. Avec les véhicules d’occasion, il faut environ 2, 5 millions pour que  l’Ivoirien lamba puisse s’équiper.

Aussi, nous assistons à une concurrence déloyale faite aux véhicules d’occasions..( on empêche l’un pour faire prospérer l’autre).

L’État interdit l’importation de véhicules de plus de 5 ans d’âge. Les véhicules de 5ans ou moins de 5 ans d’âge, et même les véhicules neufs ne constituent-ils pas une bonne niche, une bonne affaire  pour vous importateurs et transitaires ? Pourquoi ne pas se contenter de ce segment ?

Non, il faut des investissements colossaux pour les commandes et nous n’avons pas les moyens pour cela. Avec les occasions, il suffit d’un budget de 10 millions pour bien fonctionner. Avec ce montant, on peut importer 04 véhicules y compris les frais de dédouanement et d’immatriculation. Ce même montant appliqué au neuf, vous ne pouvez qu’importer un seul véhicule. Pis le marché est très lent avec les neufs car le prix de vente trop élevé .. et le pouvoir des consommateurs d’achat est très faible.

Peut-on considérez aujourd’hui le secteur de l’importation des véhicules d’occasion comme un secteur sinistré ? Si oui, pourquoi ?

Effectivement, La vente de véhicules d’occasion est un secteur d’activité sinistré depuis la mise en œuvre du décret de limitation d’âge. Le secteur est combattu par le marché des véhicules neufs et ceux qui contournent cette mesure par la fraude ( plaques d’immatriculations banalisées et les méthodes dolosives ). On assiste à l’éclosion d’une espèce de passeurs et d’ingénieurs artisanaux qui entretiennent un marché noir dans le faux. On assiste également à un désordre de véhicules en circulation. Et en fin de compte, on n’arrive plus à distinguer les véhicules immatriculés dans les normes ( ceux qui respectent le décret) et la contrefaçon dans l’immatriculation.

Aujourd’hui , qu’attendez-vous de l’état de Côte d’Ivoire ?

Nous attendons de l’état une discussion inclusive avec les vrais acteurs du secteur que nous sommes pour décider ensemble d’une révision significative de ce décret car un véhicule en Côte d’Ivoire est plus une nécessité qu’un luxe. Nous dénonçons le mutisme du gouvernement sur le bilan du décret

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