Les populations et commerces installés dans un rayon de 500 m autour du cimetière de Williamsville seront prochainement les cibles d’un déguerpissement à l’initiative du district d’Abidjan dirigé par le gouverneur Cissé Ibrahim Bacongo. A moins qu’ils décident de partir d’eux mêmes. Ils ont reçu à la date du 20 septembre une mise en demeure à cet effet.
La mise en demeure délivrée par la direction de l’urbanisme, de la construction et de l’habitat du district et signée par son Directeur, Koffi Gonta, indique que cette démarche du district s’inscrit dans le cadre des travaux de réhabilitation du cimetière de Williamsville entamés depuis le 13 juillet 2024. Ils prennent en compte la réfection de la clôture, les aménagements des abords et des espaces du cimetière dans lesquelles sont installés certains habitants et des commerces.
Elle s’appuie également sur un décret datant de 1963 et portant sur la réglementation des opérations d’inhumation, d’exhumation et de transport des corps et du service des pompes funèbres. Ce décret fixe les limites des constructions autour du cimetière à une distance de 500 m au moins des terrains consacrés à l’inhumation des morts. En d’autres termes, les populations et commerces qui se trouvent dans un rayon de 500m autour du cimetière sont concernés. 500 m, c’est pratiquement la moitié d’un km de distance et ce n’est pas une superficie négligeable. A tout cet ensemble de populations et de commerces, il est demandé de libérer cet espace dés réception de la mise en demeure, c’est a dire dès le 30 septembre 2024. Ce sont des milliers de personnes, voire tout un quartier qui doit déménager et trouver un autre lieu de vie dans un court espace de temps. Et cela volontairement. A défaut, ils seront déguerpis de force et à leurs propres frais, indique la mise en demeure.
Encore une fois, Abidjan va assister à des scènes de larmes et de crises humanitaires et sociales. Cette population est parmi la plus économiquement faible du pays, donc ne dispose pas en temps réel de moyens pour se réinstaller. Malheuresement, l’état est dans ses droits régaliens et personne n’est censée ignoré la loi. Abidjan devient de plus en plus une ville pour les riches.
Marius Trésor