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Gré Faustin, administrateur de sociétés et président du Synafeci : ‘‘Nous demandons au Gouvernement Ivoirien, d’apurer le montant soumis à sa demande, d’une valeur de plus de 39 milliards FCFA.’’

  •  La Cgeci ne mérite même plus d’être le représentant du secteur privé

GRÉ Faustin est administrateur de sociétés et syndicaliste, formé par feu Marcel Ette, professeur agrégé en médecine, lui-même, syndicaliste, Secrétaire Général du Syndicat des Enseignants du Supérieur (SYNARES) et de la Fédération des Syndicats Autonomes de Côte d’Ivoire (FESACI), Président du Conseil d’Administration de la MUGEFCI de son vivant. Inspiré par son mentor qu’il considère comme un grand visionnaire caractérisé par l’humanisme, Gré Faustin se bat depuis plus d’une décennie pour une cause qu’il a jugé noble : la défense des droits des fournisseurs de l’Etat de Côte d’Ivoire, Le droit d’être payés dans les délais légaux, avec respect et sans corruption. C’est une lutte qui semble interminable avec les mêmes dénonciations au fil des années. Pour lui, il existe un système de magouille bien huilée dans les rangs des agents de l’Etat qui empêche le fournisseur de profiter pleinement des fruits de ses prestations auprès de l’Etat. Nous l’avons rencontré récemment pour faire une mise à jour des réalités de cette lutte au regard du nouvel environnement économique impulsé par les autorités actuelles.

Gré Faustin, merci de nous accorder cette interview. Dites-nous clairement, qui sont les fournisseurs de l’Etat de Côte d’Ivoire ?

Les fournisseurs de l’Etat de Côte d’Ivoire sont des êtres humains, semblables aux autres, ayant des professions diverses, des patrons d’entreprises dans divers secteurs d’activités, qui exercent en commun et ce, chacun dans son domaine, des activités qui se complètent pour le bon fonctionnement des administrations publiques, parapubliques, privées et institutions diverses.

Pour mieux comprendre, les fournisseurs de l’Etat sont tous des patrons d’entreprises qui, par le canal de leurs entreprises, ont pour partenaires, les sociétés privées, publiques, parapubliques, voire tous les démembrements des différents ministères, les institutions nationales et internationales. Les fournisseurs de l’État ont des sociétés qui sont, à ce jour, soit individuelles, soit  à Responsabilité Limitée (SARL), soit  Anonyme (SA). Le SYNAFECI à ce jour, compte 15.507 membres ayant leurs cartes et beaucoup de sympathisants répartis sur tout le territoire national.

Est-ce que le terme ‘‘fournisseur’’ n’est pas réducteur. Dans l’imaginaire de beaucoup de personnes, il fait penser à de simples commerçants qui fournissent du matériel ou des équipements aux structures de l’Etat alors que la réalité est plus importante que ça ?

À l’époque, l’on parlait de clients, tacherons (ce vocal existe toujours à un degré moindre) mais aujourd’hui, on utilise plus le terme ‘‘Fournisseur’’ partout dans les nations, sans exagérer, depuis l’avènement du Syndicat National des Fournisseurs de l’Etat de Côte d’Ivoire, SYNAFECI.

En France, avec EDF (Électricité de France), on dit ‘‘fournisseur’’ de l’électricité ; en Côte d’Ivoire, à la CIE (Compagnie Ivoirienne d’Électricité), on parle de ‘‘fournisseurs CIE’’ ; à l’entrée principale du bâtiment de la CAISTAB au Plateau-Abidjan, l’on voit sur une pancarte qui indique : ‘‘entrée fournisseurs’’. Au Trésor Public, on identifie, Dette ‘’fournisseurs’’, …etc.

Un fournisseur de l’Etat est un patron d’entreprise qui fournit toutes sortes de prestations ou exécute de grands travaux (route, bâtiment, ponts, …etc) commandés par l’administration publique ou privée ou institution.

Le mot fournisseur n’est pas dévalorisant mais plutôt valorisant en ce sens qu’il indique un patron d’entreprise qui fournit des prestations ou exécute des travaux avec des collaborateurs (un personnel), paye les taxes fiscales (impôts), les cotisations sociales (CNPS), respecte les lois républicaines. 

Quelle est l’actualité des fournisseurs en ce moment ? Quels sont les combats que menez aujourd’hui ?

Au jour d’aujourd’hui, le Synafeci est engagé dans un processus de concertation avec le Gouvernement Ivoirien.

Ce processus de concertation Gouvernement Ivoirien / Synafeci a débuté depuis le 9 janvier 2024 avec le Ministre des Finances et du Budget qui est le représentant de l’Etat de Côte d’Ivoire. L’objectif de cette démarche est d’assainir l’environnement des affaires dans notre chère nation, la Côte d’Ivoire afin d’éviter les voix discordantes et les voies opposées pour une bonne gouvernance prônée par Sem Alassane Ouattara, Président de la République.

Il y a encore quelques réfractaires, quelques résistances. Ce qui entraine la lourdeur administrative, surtout au Trésor Public et certaines  administrations publiques pour le traitement, l’engagement, l’audit et le paiement des factures.

Certains dirigeants des structures étatiques se croient au-dessus de tous. Donc ils ne prennent pas en considération les instructions de leurs supérieurs hiérarchiques (patrons) en faveur des  fournisseurs de l’Etat. Au temps opportun, le Synafeci félicitera et remerciera publiquement ceux et celles qui auront compris le sens de ce processus de concertation Gouvernement Ivoirien / Synafeci, initié par le Chef de l’Etat de Côte d’Ivoire, SEM Alassane Ouattara.

L’Etat doit-il encore de l’argent hors délai aux fournisseurs membres du Synafeci ? Faites-nous un point de l’état de la dette envers vos membres.

La dette fournisseurs de l’Etat existe bel bien. Elle est colossale, mais comme nous l’avons dit, étant engagé dans un processus de concertation Gouvernement Ivoirien / Synafeci, nous ne pouvons pas rentrer dans les détails.

Le Synafeci organisera une conférence de presse après fin septembre 2024 pour faire le bilan à mi-parcours (janvier 2024 à septembre 2024). Pour la gouverne de tous, sachez qu’il y a une lourdeur administrative pour seulement quelques cas (récupérés en 3 jours), soumis, à la demande du Gouvernement Ivoirien, qui avait bien voulu que le Synafeci lui remette des factures à payer en urgence et c’est ce qui a été fait le 23 janvier 2024. Le montant total est de 39.048.705.069 F CFA, avec un travail excellent de la Paierie Générale des Services Généraux des Administrations Publiques (PGSGAP) dirigée par Monsieur Traoré Zoumana qui, après vérification des dettes, a transmis le tout au Directeur Général du Trésor Public et de la Comptabilité Publique, Monsieur Pascal Arthur Augustin AHOUSSI.

Depuis le 30 avril 2024, jour de rencontre entre le Directeur Général du Trésor et le Synafeci, les fournisseurs de l’Etat attendent toujours que le point de ce qui a été fait et reste à faire, lui soit signifié officiellement par le représentant du Gouvernement Ivoirien, le Ministre des Finances et du Budget. Cela y va de la transparence et de la bonne gouvernance.

Vous avez déploré à l’époque une décision des nouvelles autorités remettant en cause la crédibilité de la dette contractée auprès de l’Etat avant l’avènement du président Alassane Ouattara au pouvoir. Qu’en est-il de cette décision ? Et comment cela a impacté vos membres ?

Cette époque est derrière nous. Nous, fournisseurs de l’Etat, partenaires naturels et essentiels de l’Etat de Côte d’Ivoire, par le canal du Synafeci, demandons au Gouvernement Ivoirien, d’apurer le montant soumis à sa demande, d’une valeur de 39.046.705.069 FCFA.

Le Synafeci le souhaite vivement afin de permettre aux fournisseurs de l’Etat de faire face aux différentes charges fiscales, sociales, salariales, de loyer, d’électricité et familiales, surtout avec la rentrée scolaire 2024-2025 qui vient de commencer. Les enfants sont encore à la maison.

Vos enfants sont encore à la maison, vous dites. Dites nous, de manière générale, quelle est la situation où la santé financière de vos membres actuellement ? Comment se portent ils dans ce nouveau contexte économique ?

Les fournisseurs de l’Etat de Côte d’Ivoire vivent une situation intenable due à la lourdeur administrative dans le traitement, l’audit, le paiement des factures dans tous les démembrements de tous les ministères.

Il y a un manque de volonté  de certains agents de l’Etat, fonctionnaires, administrateurs étatiques pour prendre des décisions courageuses permettant de booster la pérennisation des entreprises ivoiriennes, la préservation des emplois et la survie des fournisseurs de l’Etat de Côte d’Ivoire. Les fournisseurs de l’Etat sont obligés de tenir le coup. Mais l’espoir se pointe à l’horizon avec de nouvelles perspectives.

Est-il aisé aujourd’hui pour vos membres de contracter avec l’Etat. Est-il tout simplement facile d’être membre de votre syndicat ?

Plusieurs fournisseurs de l’Etat n’ont presque plus de prestations. Certains ont jeté la clé sous le paillasson et d’autres sont décédés, par manque d’argent pour se soigner, laissant derrière eux, des orphelines, orphelins, veuves inconsolables.

Les fournisseurs de l’Etat sont asphyxiés financièrement à cause de la méchanceté, la cupidité de certaines gangrènes au sein de l’administration ivoirienne, qui oublient qu’ils sont payés avec l’argent du contribuable.

Dans ce contexte, quelle est la qualité de vos rapports avec les autorités étatiques en ce moment ?

Nous vous avons signifié que le Synafeci est engagé dans un processus de concertation avec le Gouvernement Ivoirien, donc nous observons de voir la suite. Permettez que nous n’entrons pas dans les détails pour l’instant.

Vous avez néanmoins un message à adresser à ces autorités, en particulier votre premier interlocuteur, le ministère des finances et du budget ?

Nous voulons que la lourdeur administrative prenne fin dans le traitement, l’audit, l’engagement et le paiement des factures des fournisseurs de l’Etat de Côte d’Ivoire. Les fournisseurs de l’Etat voudraient que les agents de l’Etat, fonctionnaires, administrateurs étatiques prennent tous conscience de leurs engagements pris pour le travail public.

Parlons à présent de votre litige avec la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire . De quoi s’agit-il exactement ?

Pour encore nous répéter et pour la gouverne de tous, la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) est un syndicat professionnel régi par la Convention N°87 de l’OIT (Organisation Internationale de Travail) sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical.

Dans cette nation où nous vivons tous, nous n’avons jamais vu les dirigeants de la Cgeci sur le terrain syndical, mais plutôt au sein des gouvernants, ce qui est surprenant mais qui n’est pas une mauvaise chose en soi. C’est un choix délibéré de leur part, à respecter mais qui ne leur donne pas le droit de sous-estimer leurs collègues fournisseurs de l’État que nous sommes. Nous leur disons de nous respecter, entre nous les collègues, patrons d’entreprises pour le bien et la paix de tous.

La Cgeci qui est un syndicat au même titre que le Synafeci, reçoit de la Direction Générale des Impôts (DGI), chaque fin de mois, le tiers (1/3) de l’argent de la Taxe Spéciale d’équipements (TSE), pour toutes les organisations professionnelles du secteur privé ivoirien. Ça veut dire que l’argent reçu ne lui appartient pas, mais à toutes les organisations professionnelles du secteur privé ivoirien pour le renforcement des capacités d’encadrement des membres des organisations professionnelles du secteur privé ivoirien moderne.

Les dirigeants de la CGECI utilisent de manière solitaire, abusive, l’argent de tous pour combattre leurs collègues ayant-droits, en payant les honoraires des cabinets d’avocats et commissaires de justice ; distribuant l’argent aux jeunes  (les suscitant) pour, selon leur pensée, avoir des membres ; signant des contrats de partenariat avec certains organes de presse. Attention !

C’est ainsi que ne pouvant plus accepter et cautionner la mauvaise gouvernance des dirigeants de la Cgeci, le Synafeci a saisi la justice ivoirienne, qui en première instance à Abidjan-Plateau, a condamné la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) à faire la reddition des comptes. Contre toute attente, au lieu de rendre compte de leur gestion de l’argent de tous, les dirigeants de la CGECI refusent et font appel de la décision de la justice en utilisant le dilatoire sous prétexte fallacieux que le Synafeci n’est pas une organisation professionnelle du secteur privé ivoirien, mais une simple association. Incroyable mais vrai, malgré toutes les pièces justificatives ayant permis la création du Synafeci. 

Nous les fournisseurs de l’Etat, nous comprenons leur agissement et entêtement dû à la méconnaissance et à la sous-estimation de la loi de travail de notre chère nation, la Côte d’Ivoire.

En appel, vous avez perdu. Maintenant vous dites que la justice n’a pas été dite. Pourquoi cette posture ? Il s’agit de la même Justice pourtant ?

Nous le disons parce qu’en appel, ni la Cgeci ni le Synafeci n’a apporté une nouvelle pièce aux dossiers devant cette haute juridiction. Donc sur quoi se base-t-on pour désavouer la première juridiction et dire que la Cgeci ne doit pas rendre compte de sa gestion si ce n’est à l’Etat seul, qui lui verse l’argent de tous qui peut le faire ? En même temps que la justice désavoue le Synafeci, elle désavoue et ramène surtout à l’ordre, les dirigeants de la Cgeci qui se sont battus, ont gaspillé inutilement l’argent du contribuable qui ne leur appartient pas, pour obliger la justice ivoirienne à ne pas reconnaître le Synafeci comme une organisation professionnelle du secteur privé ivoirien. Heureusement que sur ce terrain rebelle à la loi ivoirienne les dirigeants de la Cgeci n’ont pas été suivis par la justice de la Côte d’Ivoire.

Les dirigeants de la Cgeci ont reçu un sanglant désaveu de la part de la justice ivoirienne, qui doit les amener à cesser de rêver. Le Synafeci est sorti grandi, vainqueur du jeu de petitesse, d’ignorance de son adversaire, les dirigeants de la Cgeci.

La Cgeci ne mérite même plus d’être le représentant du secteur privé ivoirien, rôle que le Synafeci a toujours contesté. Cela y va de la bonne gouvernance prônée par l’autorité compétente ivoirienne.

Que comptez-vous faire donc ?

Vous savez, il y a des indiscrétions qui nous disent que les dirigeants de la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) compteraient et auraient le soutien du Président de la République de Côte d’Ivoire, SEM Alassane Ouattara et tous les ministres du gouvernement ivoirien.

Le Synafeci demande à tous que l’injustice qui dure depuis le 31 juillet 2008 à 2024 (16 ans), soit réparée parce que nul n’est au-dessus de la loi des hommes et surtout celle de notre créateur l’Éternel Dieu vivant et vrai de juste juge.

Les dirigeants de la Cgeci ne doivent plus garder par dévers eux, l’argent de tous et le bâtiment abritant son siège au Plateau à Abidjan, construit par la Direction Générale des Impôts (DGI) avec au moins, cinq (5) à six (6) milliards FCFA payés par toutes les entreprises ivoiriennes. L’argent du contribuable ne doit pas servir à un groupuscule au risque d’être un deal.

Le Synafeci demande encore aux dirigeants de la Cgeci et à ses soutiens, conseillers d’épargner cette fois-ci, la justice ivoirienne qui déjà, a dit sa part de vérité, même si le Synafeci n’est pas tout à fait d’accord.

Que le Dieu vivant et vrai des nations, veille sur sa nation, sa Côte d’Ivoire !

Propos recueillis par Marius Trésor

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