Pour Cissé Aïssatou, directrice générale du groupe Pendis et co-fondatrice du Réseau des femmes entrepreneures et engagées de Côte d’Ivoire (Réseau des Fee), l’entrepreneuriat féminin se porte beaucoup mieux qu’avant, mais elle va véritablement décoller lorsque le taux d’analphabétisation des femmes aura diminué. Elle s’exprimait ainsi au cours d’un entretien qu’elle a accordé récemment à l’accélérateur africain.

L’entrepreneuriat féminin doit relever un grand défi selon la directrice générale du groupe Pendis, Cissé Aïssatou, s’il veut réellement décoller. Ce défi, c’est celui de l’alphabétisation. Elle distingue deux types de femmes entrepreneures, celles qui savent lire et celles qui sont illettrées. Ces dernières sont les plus nombreuses et sont majoritairement, sinon exclusivement dans le secteur informel, un pan important de l’économie nationale. Si l’on estime qu’une bonne formation est la clé pour réussir dans l’entrepreneuriat, alors on peut tout de suite déduire que les femmes illettrées sont défavorisées, d’où la nécessité de mettre l’accent sur l’alphabétisation. « Nous incitons les femmes à fréquenter les centres d’alphabétisation pour apprendre à lire et être indépendante par la langue pour ensuite se former en fonction de leur activité. Nous pensons que l’entrepreneuriat féminin va véritablement décoller lorsque le taux d’analphabetisation aura diminué », explique Cissé Aissatou.
Elle s’est engagée pour la promotion de l’entrepreneuriat féminin en 2016, année au cours de laquelle, lui est venue l’idée de mettre en place un réseau de femmes entrepreneures. C’est l’un des réseaux ou associations qui essaient de donner du dynamisme à l’entrepreneuriat féminin en Côte d’Ivoire. Il mise sur le partage d’expériences, l’entraide, le réseautage et la formation. Fondé par Aissatou et d’autres femmes entrepreneures leaders dans leur domaine d’activités, son objectif est de transmettre le goût de l’entrepreneuriat à la jeunesse ou d’encourager celles qui y sont déjà à demeurer. Se rendre visibles pour inspirer les jeunes femmes à s’investir dans l’entrepreneuriat, telle est la motivation de ce réseau qui compte aujourd’hui plus de 100 membres avec une proportion de 50% de jeunes. « On sent un véritable engouement chez les jeunes aujourd’hui. On sent qu’elles veulent apprendre, rencontrer et s’inspirer des modèles de réussites et cela fait véritablement plaisir», se réjouit Aissatou Cisse.
Pour le réseau, la clé de la réussite c’est la formation. Des séances sur diverses thématiques dont le leadership et la gestion financière d’une entreprise, sont organisées régulièrement. Mais, pour celle qui ne sait pas lire, il faut passer par l’étape de l’alphabétisation. C’est pourquoi, le réseau des fee encourage les femmes illettrées à fréquenter les centres d’alphabétisation.
Marius Nouza