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Marcel Yao, fondateur de l’entreprise Atrê Marché: Il écrit les pages du e-commerce ivoirien dans le vivrier

Pour Marcel Yao, l’entrepreneuriat ou la débrouillardise commence à un très jeune âge.  Dès 8 ans, il fait ses premières armes à travers la commercialisation de divers produits dont des friandises, des produits vivriers tels que l’ananas, des œufs, etc. Depuis lors, il a l’entrepreneuriat dans la peau. C’est devenu pour lui un mode de vie, au point où il ne s’est jamais intéressé à l’emploi salarié et est devenu ainsi un pur exemple du serial entrepreneur.

Mettre à la disposition de la population des produits de bonne qualité à des prix accessibles à travers des moyens modernes, notamment par le e-commerce, tel est l’objectif de Marcel Yao, fondateur de l’entreprise Atrê. Aujourd’hui, l’entreprise est en pleine phase de développement et tente d’écrire les plus belles pages de la commercialisation du vivrier à travers le e-commerce et les TIC.

La mise en jambe

Yao Marcel n’est pas une personne à rester inactive. Il s’intéresse et saisi toutes les opportunités qui lui tombent sous la main soit pour joindre les deux bouts, soit pour asseoir une entreprise durable. Ainsi, entre 2009 et 2010, il est propriétaire et gérant d’une cabine téléphonique à Cocody Saint-Jean. Un an plus tard, il s’associe à son frère pour mettre en place une blanchisserie. Parallèlement, il donne des cours à domicile et adhère à l’Ong éducative Mauko-services tout en étant étudiant à l’université de Bouaké délocalisée à Abidjan.

A la suite de la crise socio-politique de 2011, il embrasse une carrière passionnante pour lui : la photographie. Cette passion commence lorsque l’un de ses amis lui confie la garde de son appareil pour un temps. Yao Marcel met ce temps à profit pour s’exercer et immortaliser les personnes de sa famille et de son quartier. Il est impressionné par ce travail et devient ainsi accroc à la photographie. Un an plus tard, en 2012, il achète son premier appareil semi-professionnel à crédit. Depuis lors, Yao Marcel ne se sépare plus de la photographie et de son appareil, aujourd’hui professionnel. « Le contacte avec mes semblables, immortaliser des émotions, des instants … sont autant de joie qu’on tire de ce métier » explique-t-il. Avec la photographie, il apprend à travailler sur les photos, ce qui lui ouvre les portes d’un autre métier : l’infographie. Cet autre métier lui permet de travailler sur des centaines de projets de communication émanant d’entreprises et de particuliers. Avec ce nouveau métier, il découvre l’univers de l’industrie de la papeterie et des métiers connexes. En effet, depuis l’entame de sa carrière d’infographiste, des marchés d’impression lui tombent régulièrement sous la main. Ce qui l’amène à sous-traiter avec des imprimeurs de la place. Pour boucler la boucle, Yao Marcel se lance dans la communication, étant lui-même communicateur publicitaire de formation titulaire d’un master en communication. D’abord en 2012, mais l’entreprise ne fera pas long feu. Il récidive en 2013, année où il lance avec un ami, une entreprise spécialisée dans la communication, l’imprimerie et la confection de papiers emballage. Cette entreprise fonctionnera pendant 2 ans, avant de fermer en 2015. Toujours dans le domaine de la communication, Yao Marcel est bloggeur publicitaire. A travers son blog il parle des sujets liés à la communication en général et à la publicité en particulier. Toutes ses expériences acquises, lui permettent aujourd’hui de travailler aisément dans la voie définitive qu’il s’est choisie à savoir le e-commerce.

Investir dans un secteur novateur

En 2015, avec l’émergence du e-commerce en Côte d’Ivoire, Yao Marcel sent se pointer à l’horizon une opportunité dans le secteur du vivrier dont la commercialisation reste encore problématique. Le constat qui l’amène à concilier vivrier et e-commerce tient en trois argumentaires. D’abord, il se rend compte qu’il y a de plus en plus de personnes qui ne trouvent pas assez de temps pour faire  leurs courses à cause de plusieurs facteurs, notamment le travail, la famille, la santé, l’âge, etc. Il pense, entre autres, aux couples de plus en plus jeunes composés de travailleurs. De même,  avec les différentes charges sociales, personne ne veux fournir d’efforts supplémentaires pour ce qui concerne la recherche de produits vivriers de qualité et à bon prix. Enfin, la question de l’efficacité et du professionnalisme se pose avec acuité chez les restaurateurs. C’est fort de ces constats, qu’il lance Atrê marché pour répondre à tous ces besoins. Il s’agit d’un service de vente et de livraison de produits vivriers à domicile et dans les restaurants, qui permet aux consommateurs de commander à travers le site internet un sms ou l’application mobile (Atrê marché) des produits d’une valeur minimum de 3000 fcfa en moins de 5 mn et de se faire livrer le lendemain à sa porte. L’entreprise située à la riviera 2, compte 8 employés aujourd’hui, et son activité ne cesse de prendre de l’ampleur.

Difficultés et récompenses

Pourtant, démarrer n’a pas été du tout facile pour lui. L’idée lui vient en 2014 et l’entreprise est créée en 2015, mais plusieurs tentatives de lancement du service vont échouées, en particulier à cause de problème de financement. Il lui fallait au départ trouver 30 millions, puis 5 millions pour démarrer son affaire. Il ne pourra mobiliser que 1 million à partir de ses économies et avec l’aide de certains frères. L’autre difficulté était la maitrise véritable du secteur du e-commerce. Il va tâtonner, apprendre et continue d’apprendre encore aujourd’hui. « Ne pouvant pas mobiliser 30 millions dont on avait besoin pour commencer au départ, j’ai dû réduire le budget de démarrage à 5, puis 1 million. Ensuite, il fallait mettre au point le process de l’activité. C’est finalement en 2016 que je lance après avoir recruté le premier livreur et la première secrétaire comptable stagiaire » raconte-t-il. Aujourd’hui, Yao Marcel se réjouit de figurer au nombre des entrepreneurs précurseurs de ce type de service en Côte d’Ivoire. De 150 produits référencés sur son site internet au départ, Atrê Marché compte aujourd’hui plus de 450 produits destinés à satisfaire ses clients. En plus, l’entreprise, vient de lancer depuis décembre 2018, la première application mobile 100% e-commerce de produits vivriers en Côte d’Ivoire.

Au bout des difficultés, il y a la récompense, dit-on souvent. Cela est rapidement devenu une réalité pour Marcel Yao car les récompenses ne manquent pas en effet. Il dit avoir connu beaucoup de succès grâce à Atrê marché, mais il veut retenir que deux. D’abord le tout premier prix à savoir celui décerné par l’African start-up forum reçu en 2016, qu’il considère comme la récompense la plus marquante parce qu’elle fut la première. Ensuite, il y a le prix du salon international des incubateurs et start-up numérique d’Afrique (SIISNA). Au-delà des prix, il se réjouit de ces nombreuses réalisations au cours de ces trois dernières années. Pour lui, sa plus grande satisfaction c’est de pouvoir impacter positivement la vie de milliers de personnes avec une solution pensée et implémentée avec peu de moyens. « Il est tellement gratifiant d’entendre les encouragements, les remerciements et les mots de bénédictions de vos clients.. ». Toute chose qui l’encourage à persévérer dans cette aventure. Dans l’immédiat, il veut changer de locaux et développer sa logistique pour répondre de façon efficiente aux besoins sans cesse croissants des populations. Il envisage également d’accroitre la notoriété de ses services au-delà des frontières ivoiriennes.

Marius Nouza

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